De l’idée à la réalisation.

Idée: Le Trike 333 se voudrait équilibré sur les 3 manières de recueillir l’énergie, à savoir 3x 1kWh sur une journée:

  • ​1kWh embarqué (par exemple sous forme de batteries). Dans la réalité, 2kWh.
  • 1kWh (5h x 200W) captés. 190W solaire sont prévus.
  • 1kWh (4h x 2 x 125W) d’énergie musculaire (qui est une forme particulière d’énergie embarquée par défaut lorsqu’on a des conducteurs et passagers…). Là on devrait facilement être à 1kWh.

Fév 2009: Premiers essais du cadre et photo-montage

Mai 2009: Le Trike 333 roule enfin et parcourt 333km en 1 jour!

Après environ 1000km d’essais, nous pouvons dire que la consommation du Trike se situe entre 10 et 13Wh/km ou 1.3 kWh/100km, soit l’équivalent de 0.13 litres d’essence / 100km, pour une vitesse de croisière comprise entre 30 et 40km/h. C’est extrêmement faible, et pourtant nous n’avons pas fait beaucoup d’efforts aérodynamiques! Comment expliquer ce résultat par rapport à une voiture de tourisme qui consommerait 50 ou 100 fois plus (6 à 13 litres/100km).

​D’abord le poids (avec 75kg, il transporte 2 fois plus que son poids, contrairement à tous les véhicules automobiles). Chargé de 2 passagers, il reste proche de 200kg.

  • La surface exposée, du fait des deux places l’une derrière l’autre, et de la position assise, est faible.
  • Le moteur électrique et le contrôleur ont un excellent rendement (80-85%), 4 fois mieux que les moteurs thermiques.
  • Le toit solaire soulage encore la consommation en apportant environ 100W en continu un jour de soleil. Il apporte environ 50 à 80km « gratuits » par jour.
  • Le pédalage apporte facilement 100 à 125W par personne et soulage encore la consommation.

Le Trike consomme donc 50 à 100 fois moins qu’une voiture conventionelle, et également 10 fois moins qu’une voiture électrique telle que les premières annoncées (Tesla Roadster, Mitsubishi iMiev…). C’est en tous cas ce que confirme nos mesures et le programme de simulation Green Race 2.0

Grâce à un nouveau toit solaire léger, le Trike 333 a remporté une course d’endurance de 6h en juin 2010.

Le Trike 333 au centre du triangle des énergies

Si l’on considère les trois énergies dont se « nourrit » le Trike 333: Musculaire, Solaire, Electrique par stockage dans des batteries.

On s’aperçoit qu’il se positionne dans un « trou », au centre du triangle des énergies.

Composants du Trike 333

Base – Tandem

  • 2 places adultes, 3 roues (pour la stabilité du toit solaire).
  • Le plus léger possible (30kg si possible), le plus aérodynamique, sûr à 45km/h
  • Utilisation de la force musculaire efficace (vitesses utilisables de 5 à 45 km/h)
  • Déjà équipé freins, direction…
  • Prix inférieur à 5000 Euros. Livrable (encore fabriqué)

Panneaux solaires

SunPower SPR90, 6.5 kg, 95 W, 700 €, 1038x527x46

Nouveau toit solaire 2010

Un des grands travaux de 2010 a été de reconcevoir un toit solaire beaucoup plus léger. Finalement, il passe de 16 à 3 kg, évidemment avec une perte (environ de moitié) de puissance. Tout n’est pas encore au point (notamment il faudrait le suspendre pour qu’il puisse supporter les chocs), mais il nous a permis de gagner le Challenge du Solar Event, en catégorie des tricycles solaires. Le gain de poids est spécialement sensible dans les virages et diminue considérablement le risque de renversement du Trike.

Ce toit solaire a été réalisé avec l’aide de Joël Sunier, spécialiste des panneaux solaires légers et participants à tous les grands projets suisses (Swisspirit, PlanetSolar, SolarImpulse, Icare…). Il comprend une première couche (un support plastique structuré), recouvert d’un double face épais et presque transparent. 
Puis les cellules, préalablement assemblées en string, et finalement une protection, un scotch simple face très onéreux qui recouvre le tout et qui est garanti 10 ans (à 500.- le rouleau!).

Toit en carbone 2011

Rencontrés à la fête du solaire en juin 2011, les collaborateurs de l’entreprise Flexcell ont proposé de fournir pour le Trike  un toit solaire spécialement conçu à nos dimensions et suivant nos contraintes.

Ce 5 octobre 2011, nous avons reçu deux exemplaires d’un panneau d’environ 45Watt, souple, que nous allons fixer sur le Trike.

Sur une photo, on aperçoit Mr Julien Verrey, collaborateur chez Flexcell, qui prépare l’emballage des panneaux, dans une salle « propre ». C’est lui qui s’est occupé de concevoir un panneau particulier pour nous.

Nous nous réjouissons de confectionner un toit léger à partir de ce panneau unique.

Ce sera le troisième toit, après le premier très puissant mais très lourd (16kg, 150W), le second très léger mais très fragile (50W, 3kg), voici donc le troisième.

Avant les portes ouvertes du CPNV, les étudiants de la classe de préapprentissage préparent le nouveau toit en carbone pour le présenter aux visiteurs

Emballage des panneaux

Batterie

Dès le 28 février 2009, le Trike 333 est équipé par ERUN d’un pack de batteries 48V 40Ah en deux blocs de 24V 40Ah.

Ces blocs contiennent toute l’électronique de sécurité, de « balancing » (pour assurer qu’on charge tous les éléments de la même manière).

Le fait d’avoir partagé en deux blocs permettra un positionnement commode de part et d’autre de la roue arrière. Chaque bloc est un peu en dessous des 10kg.

Le chargeur est le même que les motos Quantya, 48V 20A, ce qui signifie qu’on peut pratiquement charger à C/2 (demi-charge en une heure). Ce chargeur est très intéressant dans l’optique d’aller très loin sur une journée, puisqu’un petit arrêt à midi pour manger (1h) permettrait de gagner environ 100km!

Mais le chargeur n’est pas toujours nécessaire. Par exemple dans toute la période qui a suivi le 29 mai (333km), fin mai à novembre 2009, le Trike a parcouru des centaines de km, mais n’a jamais eu besoin d’être rechargé, sinon par les panneaux solaires qui refont le plein en une quinzaine d’heures de soleil.

Et un peu plus tard, nous espérons échanger ces blocs contre des 48V 53Ah, qui devraient tenir dans les mêmes boîtiers et allonger encore l’autonomie.

Moteur

Nous avons choisi un moteur roue, intégré à la roue arrière. Sur l’image ci-contre, on le voit intégré à une roue nettement plus grande que la nôtre (la nôtre = 20 pouces).

Le moteur choisi pour le Jurassic Trike 333 est un SuperPhantom X, à bobinage calculé pour que le point mort se situe entre 40 et 45km/h puisque l’engin doit être homologué dans une catégorie limitée à 45km/h.

Avec un tel moteur, les coubes de puissance, rendement et couple devraient être proches du graphique ci-dessous, si on l’alimente en 48V. En réalité, lorsque la batterie sera bien pleine, on est proche de 58.2V, et en batterie presque déchargée on s’approche de 48V, ce qui change passablement les courbes.

En gros on pourrait parler d’un moteur 600W.

On trouve d’ailleurs un calculateur en ligne pour les moteurs de cette famille

Les valeurs relevées en réalité nous confirme la justesse de ces courbes, qui expliquent par exemple pourquoi le Trike se stabilise, sur plat et sans pédaler, autour de 36-38km/h. En pédalant, on arrive à 40km/h. Mais surtout on consomme nettement moins…

Au delà de 42km/h, le Trike commence à récupérer. Si la route descend, on récupère facilement 500W sans avoir l’impression que le Trike freine. Idéalement, avec un autre contrôleur, on devrait pouvoir récupérer sur demande en dessous de 42km/h. Les freins sont en effet beaucoup sollicités.

Carrosserie

Nous continuons de réfléchir sur une future carrosserie.

Xavier s’est initié à un logiciel 3D, ce qui lui permet de produire des modèles sans devoir les réaliser. Nous nous orientons (février 2010) sur une carrosserie qui apporte trois éléments nouveaux:

  • La protection du conducteur contre le vent et la pluie, sans pour autant partir vers une carrosserie intégrale
  • L’intégration d’un toit solaire pas tout à fait plat (esthétique et plus léger)
  • Un look un peu plus carréné.
Concours de dessin

Notre Trike 333 n’aura pas encore de carrosserie en 2009.

En 2010, nous commençons à y réfléchir sérieusement. Il nous faudra oublier les idées audacieuses qui le feraient ressembler à une voiture de course, comme ci-dessous, En effet, le poids, l’accessibilité en souffriraient trop.

Gagnant du concours
La Bulle
Trike Car

Dimensionnement Trike 333

Pour dimensionner le Trike 333, nous sommes partis d’objectifs très généraux, notamment un prix, une vitesse sur le plat, un poids maxi, et l’envie d’être au maximum équilibré sur les trois énergies, solaire, musculaire et batterie.

Ensuite, en partant de cyclistes très moyen (125W), qui pédalent 4 heures dans la journée, on arrive à 1kWh musculaire. D’où l’idée d’essayer d’obtenir 1kWh solaire (sur 5h d’ensoleillement environ) et 1kWh dans les batteries.

​Question batterie, on voit que ça joue avec moins de 10kg. Question solaire, ce sera difficile car il faudrait 200W, soit environ 1.4mètres carré, ce que nous n’aurons probablement pas tout à fait.

333km en 12h

​Le Trike 333 a ses deux batteries LiPo bien chargées. Ce sera l’équipe Alban, Marco, Rafael (si rétabli car malade le 28), Sebajdin et Nathan qui seront chargés de le faire aller le plus loin possible… si possible en dépassant les 333km. Pas facile.

Le Flyer C8 de location dispose aussi de 2 batteries. Il servira d’élément de comparaison, et nous espérons que l’équipe en charge du Flyer (Michèle, Claudio, Jason, Adam) pourra faire environ 200km, ce qui est déjà beaucoup en fonction du long temps de charge des batteries. Nous avons deux chargeurs Flyer, mais nous nous interdisons de charger pendant que le véhicule roule. En effet notre « test 12h » doit représenter le plus fidèlement possible la situation où quelqu’un part de chez lui, s’arrête quand il veut (ou quand il peut) pour recharger et cherche à faire le plus de km possible.

Une troisième équipe (Alex, Thomas, Valentin) doit assurer le support, c’est à dire l’assistance, les relevés de vitesse, consommation, les photos, films, la rédaction d’articles à mettre très rapidement en ligne…

Enfin entre les batteries vous pouvez voir quelques victuailles, à savoir:

  • 10 litres de thé froid (+ 20l d’eau non visibles)
  • 20 plaques de chocolat suisse! Pour 15 personnes environ!
  • 2kg de biscuits

Les mauvaises langues diront que le Trike consomme finalement beaucoup! Disons qu’une classe qui sort avec le Trike consomme en effet beaucoup!

Question météo, pas très chaud le matin (13°C) et surtout une forte bise (30 à 37km/h est attendue). Cela pourrait compliquer un peu le travail, car le retour contre la bise risque de consommer beaucoup. A voir.

​Départ à 6h de la gare de Sainte-Croix (6h09 pour le train, avec le Flyer).

Et voici pour rappel notre parcours prévu (notre poste de commandement se situera sous le pont de l’autoroute)

C’est fait!

C’est fait!!! C’était long, c’était dur, mais les 333km, c’est fait! A 21h30 le vendredi 29 mai 2009, le GPS indiquait enfin la distance mythique de 333km!

​Vendredi 29 mai 2009, nous étions 13 élèves et 3enseignants pour aller jusqu’au bout du défi que nous nous étions nous-mêmes fixés: parcourir 333km avec notreTrike en moins de 12 heures. Réussi!

​Certes on aurait bien aimé que dans les 12 heures soient comprises les deux heures de charge, mais avec une bise qui avoisinait les 50km/h dans la plaine d’Yverdon, c’était tout simplement impossible d’atteindre les 33 km/h de moyenne qu’il aurait fallu. La moyenne de 28.75km/h sur les 333km est finalement satisfaisante dans ces conditions extrêmes.

Parrallèlement, 4 d’entre nous tentaient de faire la même chose avec un Flyer de location, sachant d’avance que si nous atteignons la moitié ce serait déjà pas mal. Finalement le Flyer n’a fait que 145km, mais il faut dire qu’il n’a pas roulé aussi longtemps que le Trike, mais plutôt 7h.

​Donc reprenons depuis le début:

6h00 Sainte-Croix. Claudio descend avec le Flyer par le train, tandis qu’une autre équipe descend le Trike. Tous se retrouvent peu après.

7h00 pour les dernières consignes, préparatifs… Il faut réparer le capteur de vitesse du Trike qui n’est pas très fiable. Heureusement nous utiliserons un GPS pour la mesure de distance, pour éviter un couac du capteur et les imprécisions dues au diamètre des roues.

Début à 7h32. Le soleil est là, mais la bise souffle en rafales à 40km/h environ, ce qui nous fait consommer beaucoup plus que prévu sur le trajet retour. La bulle avant du Trike se déforme sous l’effet conjugué de la vitesse (30km/h) et de la bise. Nous sommes à la limite de reporter l’essai. Mais on va le tenter quand même…

​A 11h45, le vélo Flyer a vidé ses deux batteries pour 91.5km. Il faut le ramener charger au CPNV où une bonne partie de l’équipe part manger.

​A 12h42, après 155km, c’est le Trike qui commence à peiner. On l’amène donc pour recharger. Un petit quart d’heure perdu pour que le chargeur et le Trike soient réunis au même endroit. La charge durera 1h20 au CPNV. Sous le soleil on arrive à charger à 22.6A, la puissance venue du soleil étant environ de 58Vx2.6A=150W. C’est bien.

14h15: On reprend avec le Trike et le Flyer. En 2h30 de charge, le Flyer affiche 60% de charge. Il aurait fallu 5h pour les charger à bloc. La bise a encore forci. (rafales > 50km/h). On hésite à poursuivre tant les rafales sont handicapantes pour le défi fixé. Certains (Sandra (future ingénieuse venue nous prêté main forte) et JCY) ont les yeux plein de conjonctivite tant le pollen projeté par la bise est agressif, et ceci malgré des lunettes. Heureusement Sandra a prévu des gouttes.

18h00: une partie de l’équipe (qui a commencé à 6h00) est maintenant partie. Il n’y a plus assez de monde pour faire tourner le Flyer. On l’arrête, batteries vides, avec environ 145km.

18h30, le Trike est à 276km et n’est pas loin d’avoir ses batteries vides. Après quelques hésitations, on décide de s’arrêter de nouveau pour recharger 40 minutes à l’aérodrome d’Yverdon. Ce sera l’occasion de manger une petite tarte pour les 5 héros restants en course.​

21h30, à la tombée de la nuit, après 40 tours, le GPS affiche enfin la distance mythique de 333km. C’est le soulagement, surtout que le temps de trajet est resté en dessous des 12h, à savoir 11h35.

Au final, 11h35 de trajet, deux heures de charges et le reste (25 minutes) d’arrêts techniques, surtout pour les 40 changements de pilotes et de passagers!

​Un formidable travail d’équipe. Au total environ 800km parcouru (2 sur le Trike + le Flyer). Notamment:

– Rafael, Nathan et Alban ont parcouru environ 80km chacun sur le Trike, Sebajdin 50, Marco 25, Sandra 25,  Alex 16, Jason 16, Valentin (légèrement malade)16.

– Thomas a fait d’innombrables relevés toute la journée. Alex, Sandra, Adam ont fait des photos et des films.

– Michèle, Claudio et Adam, ont accompli environ 40km chacun sur le vélo Flyer, Alex 20, Jason 10.

– Jean-Luc Nicoud, enseignant et cycliste endurant, a fait plus de 110km, Jean-Philippe Chavey 70km, et Csaba Gyuriga 45km.

Les relevés et les valeurs chiffrées

Ce qui n’est pas visible sur les graphiques, c’est l’apport solaire. Mais si on compare les Ah tirés de la batterie, par exemple entre 58V et 50.3V, avec l’essai précédent, on s’aperçoit qu’on avait pu tirer 1500Wh d’une batterie entre ces deux tensions, alors que dans cet essai, on calcule 2026Wh. Autrement dit on peut estimer à 500Wh de 7h30 à 13h. Sur la journée, il est probable que nous avons récupéré autour de 1kWh. Malheureusement notre Watt’up, qui avait pas très bien supporté le déluge du Jurassic Test du 15 mai dernier, n’était pas encore revenu de réparation.

Sur cette courbe, on voit clairement les deux charges partielles dans la journée. L’une de 80% environ (en 1h20) et l’autre de 30% en 40 minutes. Il semble que la courbe s’effondre plus rapidement au début (perte de 0,1V par 8km), pour s’applatir en dessous de 53V.

Et sur le graphique ci-dessous (un peu indiscret), on peut voir la vitesse moyenne de chaque tour, et la consommation. Une chose qu’on peut remarquer, c’est la très grande dispersion, due au fait qu’il y avait changement d’équipe à chaque tour. L’approximation au km près peut engendrer une imprécision de l’ordre de 15% au détriment d’un groupe et au profit du suivant par exemple.

​En lecture de ce graphique, un grand bravo à Jean-Luc Nicoud, qui réussissait des moyennes toujours importantes avec une consommation raisonnable. Nul doute que l’entrainement des conducteurs et passagers ont joué un rôle non négligeable, mais difficile à chiffrer. D’autres phénomènes (croisement de véhicules, arrêt pour petits problèmes) ne sont pas visibles ici.

Améliorations

333km, ça use beaucoup!

Suite aux 333km, on s’aperçoit que le Trike est très sollicité et qu’il reste pas mal de points faibles qui ne résistent pas très longtemps. Actuellement, entre les 2 longs essais (333km + 270km), le Jurassic Test (63km), et les autres essais, le Trike a déjà parcouru environ 1000km. Et déjà certaines pièces ont souffert.

Ci-dessous la liste constatée par un examen attentif du Trike après l’essai des 333km.

Certaines vis se dévissent sous l’effet des vibrations. Voici celle du tendeur de chaîne que nous n’avons juste pas perdue…

​Un système de frein-filet ne serait pas un luxe, visiblement.

Le scotch de poignée droite arrière a perdu son bouchon et s’est déroulée complètement.

Il faudra refaire un meilleur système de poignée, peut-être en repartant de zéro.

Mais nous avons perdu toute la fixation du bras de stabilisation pour les panneaux solaires!

Là c’est très étonnant. Comment est-ce possible qu’aucune équipe ne se soit aperçu de cette perte?

Il faudra évidemment remplacer et peut-être réimaginer un système de frein pour les vis.

Une des « poignées Jaccard » de serrage du panneau solaire s’est tordue, abimée et ne permet plus de serrer l’axe arrière du panneau solaire. Il faudra la remplacer (ou la redimensionner).

Enfin le pneu fin que nous aurions du changer avant l’essai est maintenant tout à fait au bout. Il faut dire que 333km, c’était 40 tours, donc 400 virages à l’équerre à bonne vitesse, la plupart sur des chemins en béton donc très abrasifs. Le pneu est vraiment au bout.

La solution est de changer de pneu pour mettre le Big Apple.

Rayons, freins, pneus. On redimensionne tout!

Suite à notre test du 30 mars 09, nous avons constaté un certain nombre de points à améliorer sur la base de notre Trike 333.

​Du 1° au 10 avril, c’est donc une phase de mise au point assez importante, en liaison avec notre spécialiste Dario Ciani. En principe tous ces éléments devraient être prêts pour le 10 avril, qui pourrait être la date de notre prochain test (des élèves se tiennent prêts, même en vacances!) 

LES RAYONS

La rupture de 9 rayons nous donne un message clair. Il faut renforcer. Passer de rayons de 1.8 à des rayons de 2.5mm, forgés si possibles, et de diamètre constant puisqu’on doit les couper à 85mm environ. Les rayons choisis sont un peu différents de ceux visibles sur la photo ci-contre, qui sont des 2.3mm, mais avec une autre forme de nippes.

​Evidemment les nippes sont beaucoup plus épaisses qu’avant, ce qui va imposer de repercer la jante.

​Maintenant il serait intéressant de pouvoir croiser les rayons, pour éviter le rayonnage radial qui reprend mal l’effort en couple. Mais les difficultés sont importantes à cause de la faible longueur des rayons (proche 80mm).

​Néanmoins il sera peut-être possible de le faire, au moins du côté où les rayons sont les plus longs (les 8 pignons des vitesses à l’arrière conduisent à avoir une rangée de rayons plus courtes que l’autre pour que la roue laisse la place aux pignons). A tester. L’augmentation du diamètre des rayons sera de toutes façons bienvenue, même si on doit rester en rayonnage radial.

LES FREINS

Les freins n’étant posés qu’à l’avant, et la masse à stopper pouvant dépasser 200kg, il nous faut raisonnablement redimensionner les freins. Sur la photo ci-dessous, on voit tout de suite la grande différence de diamètre des nouveaux freins, arrivés le 3 avril et prêts à être montés.

LES PNEUS

Nous avons constaté qu’après seulement 53km, soit environ 1300 virages (25 virages par km), le pneu avant droit avait usé 1 tiers de sa gomme utile! Il faut dire que les pneus sont fins, et ils ne sont pas sollicités de la même manière que sur un 2 roues. Nous avions vu (même sur les photos) que nous avions laissé de la gomme sur le parking, les virages ayant été pris aux limites de l’adhérence.

​Si le pneu arrière Big Apple donne satisfaction, les pneus marathons à l’avant semblent nettement trop fins. Il nous faut passer sur des pneus beaucoup plus « ronds ».

​Nous mettrons probablement du Big Apple à l’avant, mais nous hésitons à changer aussi la jante, prévue très fine, par une jante comparable à l’arrière. Le pneu aurait ainsi une assise nettement meilleure.

​Nous tenterons aussi d’obtenir les pneus du marathon Shell. Ils présentent en effet la même diamètre, une résistance au roulement très faible. Sauf erreur ils sont réservés aux écoles participantes. Mais rien ne coûte d’essayer de les obtenir.

Victoire au Solar Event 2010

Un week-end inoubliable, surtout à cause d’une course avec un suspense extraordinaire.

Il s’agissait d’une course d’endurance de 6h non-stop, avec 3 catégories, les tricycles solaires, les Sunracers (6m carré solaire!), et les prototypes (0.8m2).

​Sur la grille de départ, après un classement au meilleur tour, le Jurassic Trike 333 n’est que 6°, derrière 2 Sunracers, 2 prototypes et un autre tricycle solaire, celui de Dario Ciani. (On voit, sur la photo, juste devant nous, la voiture qui gagnera le classement au scratch)

​Rien ne laisse penser que le Trike 333 pourrait finir à la 2° place au scratch et meilleur de sa catégorie.

​Dès les premiers tour, la bulle se détache et oblige à deux arrêts de quelques minutes. Le Trike 333 s’enfonce dans le classement. Mais les consignes sont claires. La course sera longue. Pas question de tirer trop fort sur l’accélérateur.

Les tours se succèdent, les équipes se relaient, les incidents mécaniques touchent aussi les autres concurrents. 4 restent très au dessus des autres: (Sunspeed et Helios (les deux Sunracers),Solar Cars Solution, (la petite voiture en carbone classée en prototype), et le Jurassic Trike 333). Les trois autres ont des vitesses de pointe et au tour meilleures, mais le Trike est un peu plus maniable et effectue des dépassements plus « osés » des véhicules plus lents… Déjà l’horizon semble dégagé dans notre catégorie. Mais les élèves veulent viser un podium au classement général (au scratch). Ambitieux…

Au bout de 2h, le Trike est 3°, et reste tout proche des meilleurs, grâce au fait que les Sunracers s’arrêtent de temps en temps pour problèmes techniques.

A un peu plus de la mi-course, le Trike prend la deuxième place, la voiture Solar cars ayant un peu ralenti, pensant qu’elle ne tiendra pas le rythme jusqu’au bout. Les élèves rêvent d’une deuxième place, et se relaient aux limites du Trike et de leurs forces. La chaleur est forte (27°C). Puis les choses se gâtent. A moins de 2h de la fin, la voiture réaccélère, repasse le Trike (qui est donc 3°) et s’envole. Mais surtout Helios nous rattrape régulièrement et menace de nous prendre cette 3° place au scratch. Les élèves s’organisent pour faire de courts relais (10-15 minutes), et des changements rapides, on se croirait à la formule 1 lorsqu’il y avait des arrêts au stand.

Vers la fin, non seulement le Trike résiste au retour d’Helios, mais un petit coup de chance nous aide: Sunspeed casse et nous lui reprenons 3 tours d’avance, revenant 2°. Pendant les 10 derniers tours, Sunspeed reprend la route et les deux Sunracers nous font la chasse, à 1 ou 2 tours derrière nous. C’est une ambiance survoltée et le public encourage le Trike. Les batteries arrivent aussi au bout… Et finalement le drapeau à damier nous délivre. Nous gardons cette incroyable 2° place, avec le SunRacer Helios à 1 tour derrière nous et Sunspeed à 3 tours. C’est la fête!

Si la longueur du tour annoncée est exacte (1.2km), nous avons effectué 206.4km en 6h, soit une moyenne générale (y compris arrêts techniques) de 34.4km/h. C’est très au dessus des performances de l’année passée (333km en 11h30 = 29km/h). L’explication tient certainement au poids du nouveau panneau solaire (3kg au lieu des 16 précédemment). Avec ce nouveau panneau réalisé par les élèves, nous gagnons non seulement en poids, mais aussi en stabilité dans les virages rapides, ce qui était justement le cas dans cette course (172 x 4 = 688 virages à l’équerre!)

​Après un effort physique très intense sous une chaleur importante (27°C), la joie est complète!

Récupération en descente

Ce 22 septembre 2010, il était prévu de descendre le Trike 333 de Sainte-Croix à Vuiteboeuf par le train, pour rejoindre toute la classe à la gare de Vuiteboeuf.

Mais cette fois le nombre de vélos à descendre était trop grand pour le train, et le Trike a du faire le trajet tout seul.

Une occasion de voir ce qu’on peut récupérer dans une descente d’environ 10km. La descente s’est faite presqu’entièrement entre 40km/h et 50km/h, à l’exception des nombreux virages.

Les valeurs relevées sont intéressantes. 

Distance: 11.31km
Temps: 17min 28s
Vitesse moyenne: 39km/h

Le Trike a consommé 0.58 * 55 = 31.2 Wh surtout dans les relances de virages.

Le Trike a produit 1.067Ah * 55V  soit 58.6Wh dans la descente.

Par conséquent, il a récupéré 58.6-31.2= 27.4Wh, et c’est pourquoi il annonce une consommation de -27.4/11.31= -2.3Wh/km

C’est très intéressant d’avoir récupéré plus qu’on a dépensé. Mais il faut rapporter la chose à ce qu’il consomme. En 11km de descente, il a récupéré juste assez pour parcourir 3km au plat, mais moins d’un kilomètre de montée pour le retour.

​Pour refaire les 11km à la montée, nous estimons qu’il consommera 300Wh. Autrement dit il n’a récupéré que 10% de l’énergie nécessaire à remonter. C’est finalement bien peu.

Maquette du Trike 333

Pour nous aider à concevoir une carrosserie, nous avons réalisé deux petites maquettes du Trike 333 à l’échelle 1/15°. Avec un matériel rudimentaire (mécano), elles nous servent à valider des idées. Une difficulté est d’intégrer les roues avant mobiles, et justement nous avons réussi à rendre les roues avant mobiles sur les petites maquettes. La hauteur du panneau solaire est respectée, ce qui permet aussi de ne pas concevoir de carrosserie trop basse…

Dans l’année scolaire 2014-2015, plusieurs maquettes du Trike ont pu être réalisées et sont arrivées au bout.